O douce rêverie, illusion si chère,
Toi qui me fis revoir l'image que j'aimais,
Berce moi dans ton sein,
Le bonheur que j'espère,
N'étant pas ici-bàs ...
Je ne l'attends jamais.
Dans des lieux inconnus,
En Colchide magique,
Nous étions seul à seul,
Loin du monde réel,
Ta voix me sursurrait une aimable musique,
Et je pensais heureux :
C'est ici qu'est le ciel.
Je buvais le nectar de tes lèvres vermeilles,
Tes paroles d'amour,
Ainsi que tes baisers,
Je carressais ta gorge,
Une pure merveille,
Je sentas enivrés mes sens inapaisés.
Nous laissons déferler,
L'eau bourbeuse qui roule,
En ses flancs vagabonds,
Les insensés discours,
Oh ! Que nous importait cette vulgaire foule ! ...
Nous voguions sur le Tendre aux sinieux contours,
Hélas ! Cruel réveil ... Sombre banalité ! ...
Le chimérique espoir n'était qu'un vil mensonge,
Mes yeux s'étaient ouverts à la Réalité,
Et l'ange aux cheveux d'or, fuyait avec le songe.
O douce rêverie, illusion si chère,
Toi qui me fis revoir l'image que j'aimais,
Berce moi dans ton sein,
Le bonheur que j'espère,
N'étant pas ici bas ...
Je ne l'attendais jamais.