C'est une froide nuit d'un hiver sans pitié,
Qui pleut sournoisement sur la ville déserte,
Les coeurs, les maisons, partout, tout est fermé,
En oubliant souvent ceux que l'espoir déserte.
Mais ils sont toujours là, tapis dans le néant,
Le regard pâle et vide, et dénué de rage,
Les membres engourdis et transis par le vent,
A l'ombre de l'éclat qui lui dans les ménages.
Ils souffrent de la nuit, qu'ils maudissent en vain,
Ils chassent le malheur, gémissent en silence,
Au creux du désespoir qui se fait le témoin,
De ce vide à combler, de cette vie d'errance.
Mais nul ne tend la main aux hommes sans logis,
Qu'on laisse, là, pourrir en marge de ce monde,
Jeter le soir venu dans la nuit glaciale,
Cette nuit des sans abris,
Refoule tout espoir,
Quand là-haut leurs cris grondent.