Mon voisin par la nuit douce,
N'auriez-vous pas rencontré,
Un baiser couleur de rose,
Qui dans l'air s'est égaré,
Sous les ailes de la brise,
Il s'est envolé vers vous.
J'en trembles encore de surprise,
C'était un baiser si doux,
C'est par la fenêtre,
Qu'il a fui peut-être,
Pour aller joyeux,
Vers les pays bleus.
Brise vagabonde,
Parcourant le monde,
Quand me rendras-tu,
Mon baiser perdu.
Un beau soir au clair de lune,
J'ai vu rôder près d'ici,
Un lutin cherchant fortune,
Marchandeur que rien ne lasse,
Cherchant les fruits défendus,
On prétend qu'il fait la chasse,
A tous nos baisers perdus.
J'avais entre-ouvert à peine,
La fenêtre du balcon,
Que le voilà par la plaine,
Voltigeant comme un gai papillon,
Par la soirée prinptannière.
Que de baisers tous les jours,
Font l'école buissonnière,
Par les chemins des Amours.
Mais qui vient,
Frapper de l'aile,
A ma vitre vint le jour,
Est-ce dejà l'hirondelle.
Non voisin, c'est l'amour,
Qui vous offre quelque chose,
Du bout de ses petits doigts,
C'est un joli baiser rose,
Qu'il a trouvé dans les bois.
Sur mes lèvres roses,
Fraiches et demies closes,
Un gentil baiser vient ici se poser,
Sous cette caresse,
J'ai frémis d'ivresse,
Car j'ai reconnu,
Mon baiser perdu.