Que m'importe que tu sois sage !
Sois belle ! et sois triste !
Les pleurs ajoutent un charme au visage,
Comme le fleuve au paysage,
Car l'orage rajeunit les fleurs.
Je t'aime surtout quand la joie,
S'enfuit de ton front terrassé.
Quand ton cœur dans l'horreur se noie,
Quand sur ton présent se déploie,
Le nuage affreux du passé.
Je t'aime quand ton grand oeil verse :
Une eau chaude comme le sang.
Quand, malgré ma main qui te berce,
Ton angoisse, trop lourde, perce :
Comme un râle d’agonisant.